La selection trimestrielle: spéciale rentrée littéraire 2011
654.....ce nombre laisse rêveur...
Il s'agit du nombre de livres de la rentrée littéraire!Alez donc faire un choix parmi tout ça!C'est pourtant le mal que je me suis donné pour vous.
Certes, cette selection est relativement subjective puisqu'elle regroupe des auteurs ou des thèmes que j'aime mais pour m'aider, j'ai participé à un apéro littéraire, je me suis procurée des magazines spécialisés et me suis rendue en librairie pour prendre la température...
Je vous livre ici ma selection.Point de polars et de BD, catégories visiblement oubliées par cette rentrée...
En revanche deux énormes coups de coeur pour moi: le nouveau Carole Martinez (auteur du coeur cousu) et un autre livre mystique autour de la couture: "Accabadora" de Murgia, un régal en perspective!
Miss Butterfly vous livre quant à elle sa selection côté loisirs créatifs.Ni très récent, ni très vieux, ces deux livres sont des coups de coeur!
J'espère que la selection vous plaira!
Chaussez vos lunettes, prenez un thé fumant, installez vous confortablement....bonne lecture!
Littérature française:
*Carole Martinez, Le domaine des murmures (Gallimard) coup de coeur
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire
« oui » : elle veut faire respecter son voeu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le
châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule
attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante.
*David Foenkinos,Les souvenirs ( auteur également de "la délicatesse", Gallimard)
Le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manoeuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue… Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman, et peut-être son avenir. David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.
*Boualem Samsal,Rue Darwin ( Gallimard)
Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin dans le quartier
Belcourt à Alger, où il a vécu son adolescence. « Le temps de déterrer les morts et de les
regarder en face » est venu. Son passé est dominé par la figure de Lalla Sadia, dite Djéda, sa toute-puissante grand-mère adoptive, qui a fait fortune installée dans son fief villageois, fortune dont le point de départ fut le florissant bordel jouxtant la maison familiale. Né en 1949, Yazid a été aussitôt enlevé à sa mère prostituée, elle-même expédiée à Alger. Il passe une enfance radieuse au village, dans ce phalanstère grouillant d’enfants. Mais quand il atteint ses huit ans, sa mère parvient à l’arracher à l’emprise de la grand-mère maquerelle. C’est ainsi qu’il débarque rue Darwin, dans une famille inconnue. Il fait la connaissance de sa petite soeur Souad. D’autres frères et soeurs vont arriver par la suite, qui connaîtront des destins très divers. La guerre d’indépendance arrive, et à Alger le jeune Yazid y participe comme tant d’autres gosses, notamment en portant des messages. C’est une période tourmentée et indéchiffrable, qui va conduire ses frères et soeurs à émigrer. Ils ne pourront plus rentrer en Algérie (les garçons parce qu’ils n’ont pas fait leur service militaire, les filles parce qu’elles ont fait leurs études aux frais de l’État algérien). Le roman raconte la diaspora familiale, mais aussi l’histoire bouleversante de Daoud, un enfant de la grande maison, le préféré de Djéda, dont Yazid retrouve un jour la trace à Paris. Encore une fois, Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur expliquant la difficulté d’avoir deux mères : c’est le cas de Yazid, mais aussi celui de tous les Algériens… Il décrit la corruption, le « grouillement de la misère », l’absence de perspectives, la tristesse générale, l’ennui… Rue Darwin est le récit d’une inguérissable douleur identitaire, génératrice d’un chaos politique et social.
NDLR: j'avais adoré "Le village de l'Allemand", du même auteur, une belle découverte!
*Metin Arditi, Le Turquetto (Actes sud)
*Michela Murgia,Accabadora(Seuil) coup de coeur
Les Villes de la plaine est un roman antique, campé dans une civilisation imaginaire qui emprunte des traits à l’Egypte et à la Babylonie, mais aussi à l’Ancien Testament. Une civilisation du Livre, monothéiste avant l’heure, qui malgré son exotisme nous est bien plus proche qu’il n’y paraît. Asral, le personnage-clef du roman, est scribe : sa mission est de produire une copie neuve du « testament d’Anouher », ce héros mythique qui donna des lois à la ville de Sir. Très vite il s’avise que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie, que ses mots ont changé de sens, et que par conséquent la vraie fidélité à l’esprit des lois consisterait à les reformuler, afin qu’elles soient à nouveau comprises telles qu’elles avaient été pensées quatre ou cinq siècles plus tôt. Il se lance dès lors, secrètement, dans la rédaction d’une deuxième « copie », qui est en fait une traduction. Son garde, un fruste montagnard, est pour lui un soutien précieux : pas seulement pour aller chercher des rouleaux de papyrus supplémentaire dans les magasins du haut palais, en prétextant que la réserve a brûlé. Mais aussi pour l’aider, par son bon sens et son recul d’étranger nouvellement arrivé, à trouver le mot juste : c’est qu’Ordjeneb (Ordjou pour les intimes, écrit malicieusement l’auteur) ne maîtrise ni la langue ni les codes de cette ville, qui en est confite. Il le paie chèrement le jour de son arrivée, c’est la première scène du livre, quand, demandant sur la place du marché le sens des paroles d’une chanson, il transgresse un interdit en prononçant le nom d’Anouher. Trois solides gaillards le tabassent et il ne doit le salut qu’à une jeune veuve qui l’héberge pour la nuit… Le lendemain matin, elle lui conseille d’aller voir le scribe, dont elle est la lingère et dont elle sait qu’il cherche un domestique. C’est tout le talent de Diane Meur que de parvenir, dès les premières pages de son livre, à incarner ses personnages dont les puissants affects embarquent le lecteur pour des épisodes haletants. Car il n’est pas question que de lettre et d’esprit dans ce formidable roman. Ordjou s’est follement épris de la belle lingère dont tout le sépare pendant qu’Asral soupire pour un jeune chanteur du faubourg des vanniers… Quant à l’entreprise de traduction du scribe, elle n’est pieuse qu’en apparence : les juges de la ville, exégètes attitrés de l’Ecriture, ont tôt fait d’en avoir vent et d’en mesurer le caractère subversif. Et les découvertes d’Asral sur un texte dont il comprend qu’au fil du temps il a été amendé, interpolé, voire amplifié, seront démystifiantes sur un plan religieux et, sur un plan politique, proprement révolutionnaires. Au point que, l’entreprise d’élucidation devenue hérésie et schisme, le cadre figé de la vie à Sir explose, entraînant une guerre civile qui devient rapidement guerre tout court. Car l’autre ville de la plaine, peuplée de transfuges et de bannis de la première (elle est à Sir ce que le Nouveau Monde est à l’ancien), se lance dans un jeu retors d’alliances. La dissension religieuse tournera à l’affrontement territorial et ethnique… La ville de Sir survivra-t-elle ? A long terme, il semble bien que non, quelques flash-forwards nous montrent une expédition d’archéologues prussiens, vers 1840, en train de mettre au jour ses premiers vestiges. Diane Meur, entre mythe et archéologie, érudition et parodie, brosse une fresque d’autant plus éblouissante qu’elle donne d’intéressantes clefs de réflexion sur le monde d’aujourd’hui… sans que jamais ne soit perdu le pur plaisir du mensonge romanesque.
*Sofi Oksanen,Les vaches de Staline(Stock)
Sofi Oksanen fait preuve d’une grande puissance d’évocation quand elle décrit les obsessions de ces deux femmes. Il y a la voix d’Anna qui tente de tout contrôler, son corps, les hommes, et le récit plus distant de la mère qui se souvient de la rencontre avec « le Finlandais », à Tallinn, dans les années 1970, sous un régime de terreur et de surveillance.
Au Japon, en 1984.
C'est l'histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu'ils avaient dix ans. A l'époque, les autres enfants se moquaient d'Aomamé à cause de son prénom, « Haricot de soja », et de l'appartenance de ses parents à la nouvelle religion des Témoins. Un jour, Tengo l'a défendue et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret conclu entre deux enfants, le signe d'un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d'une mission : exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Aomamé a aussi une particularité : la faculté innée de retenir quantité de faits, d'événements, de dates en rapport avec l'Histoire.
Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l'autobiographie d'une jeune fille échappé ç la secte des Précurseurs. Il est aussi régulièrement pris de malaises lors desquels il revoit une scène dont il a été témoin à l'âge d'un an et demi.
Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?
*Paul Auster,Sunset Park (Actes Sud)
Présentation de l’éditeur:
Valérie Caterin vous propose de réaliser quinze ouvrages empreints de poésie et de délicatesse sur le thème de l'atelier de la brodeuse. Ses accessoires sont originaux, trousse à bobines, cahier de boutons, à ouvrages ou range blocs de patch, trousse à tambour ou à dés, panneau à aiguillées... et surtout superbement finis ! Ils allient l'appliqué, la broderie et le patchwork, toutes techniques qu'elle maitrise parfaitement. Son travail nous a littéralement séduit et nous le partageons avec joie !
*Growing up sew liberated de Meg McElwee:
Présentation de l’éditeur:
Meg McElwee puts her signature sewing style into gorgeous children's clothes and creative activity-focused designs. From simple clothing to toys, Growing Up Sew Liberated is packed with innovative, playful sewing patterns. Follow the structure of a child's day with 20 projects including: * Getting up and getting dressed: comfortable clothing patterns such as T-shirts, sweatshirts, and pocket pants. * Homemaking and cooking: projects for engaging children in helping around the house and for in the kitchen, such as aprons, bibs, and placemats. * Playtime: indoor and outdoor activities are celebrated with dolls, a cape, a satchel, and a tent. * Bedtime: snuggle in for a night in cozy pj's and a sleep sack. Meg adds in suggestions for projects and adventures for kids and adults to explore together and tasks that children can accomplish on their own. Includes a techniques section, how-to photos, extra tips and tricks, and a bonus full-size pattern section.
(Meg McElwee dans son deuxième livre nous propose de coudre des vêtements pour enfant et des réalisations qui permettent de développer leur créativité naturelle .Des vêtements simples jusqu’au jouets ce livre est rempli de modèles innovants et amusants. En suivant la journée d’un enfant il comprend 20 projets qui incluent:
*se lever et s’habiller avec des vêtements confortables comme des t-shirts, sweet-shirts et pantalon a poches
*cuisiner avec des réalisations qui incitent les enfants a aider et a devenir autonomes tabliers, bavoirs, set de table
*Jeux d’intérieur et d’extérieur avec entre autres une poupée,cape,sac et un tipi
*le coucher avec un pyjama douillet et un sac de couchage.
En plus des différentes réalisations Meg a rajouté des suggestions de projets et aventures a explorer avec nos enfants et d’autres qu’ils peuvent accomplir seuls.Le livre inclus aussi une partie “technique” , des photos “pas à pas”, des trucs et astuces et des patrons en taille réelle .)
La selection jeunesse d'oujette:
Tara Duncan TOme 1 Les sorcelliers
Présentation de l'éditeur:
Magister, le Maître des Sangraves, a décidé de s'emparer coûte que coûte de Tara'tylanhnem Duncan, dite Tara. Afin d'échapper au maléfique " Homme au Masque ", la jeune fille doit s'enfuir sur AutreMonde en compagnie de Manitou, son arrière-grand-père transformé en labrador par un sort malencontreux. Sous la protection du fantasque Maître Chem, Haut mage du royaume du Lancovit, elle y découvrira les sortceliers, le malicieux Palais Vivant, les Vampyrs, les Chimères, les Harpies et toute une pléiade d'amis parfois... inattendus. Du royaume des Limbes où sévissent les démons au somptueux Palais impérial d'Omois, de la forteresse grise des Sangraves à l'île maudite des Roses Noires, Tara Duncan nous entraîne dans un univers peuplé de créatures fantastiques et baroques, à la découverte de son identité. Dans les contes de fées, les princesses se font habituellement kidnapper, enfermer, à moitié rôtir par des dragons, marier à de gros poilus qui ont occis un ou deux monstres alors qu'elles sont amoureuses du "petit page, ensorceler, endormir pour un ou deux siècles, etc. Alors l'une d'entre elles, la princesse Sophie Audouin-Mamikonian a décidé de créer une héroïne drôle et tendre, Tara Duncan, qui n'attend aucun preux chevalier, se défend très bien toute seule ou avec ses amis et, bien que parfaitement terrorisée, affronte les dangers d'AutreMonde avec une totale détermination.